Faire de la sexualité un domaine de connaissance et d’insurrection contre tout ce qui nous fut inculqué en matière de honte et tout ce qui ne nous fut pas inculqué en matière de connaissance est une des façons de mettre en pratique le principe féministe “mon corps m’appartient”
Wendy Delorme, dans un entretien au Nouvel Observateur
Est-ce que la pornographie peut amener une vraie information sur la sexualité ?
Les prostitué.e.s peuvent-ils se revendiquer comme experts de la sexualité ?
Quel rapport entre travail du sexe et sexologie ?
Montrer une sexualité sincère face à un public peut-il être un acte politique ?
J’ai moi-même ayant travaillé pendant une quinzaine d’année autour des sujets de la sexualité, de la pornographie, du plaisir et de sa répression via les outils de la photographie, de la vidéo et de la performance, avant de me former à la sexologie.
Autant dire que ces questions me touchent !
Je suis tombé sur un excellent article de Marie-Anne Paveau, qui montre comment depuis les années 70, un certain courant féministe pro-sexe a tenté de mêler ces trois enjeux dans une lutte pour la libération des femmes via des performances, des vidéos classées pornographiques, des ateliers…
Actrice X, performeuse, prostituée, en se plaçant comme « sexpertes », ces femmes issues du travail du sexe revendiquent une expertise dans le domaine, mais aussi et surtout la reprise en main du discours sur la sexualité féminine par les concernées.
J’ai déjà cité Annie Sprinkle, figure de proue de ce mouvement, qui depuis les années 70 est toujours restée à l’avant-garde de ce type de réflexions, depuis ses performances comme « public cervix exam », que j’ai déjà cité dans l’article sur le self-help – pornographie, éducation sexuelle, féminisme, tout était déjà là – jusqu’à son engagement queer et éco-féministe actuel et son mariage avec la Terre…
L’article étudie également le travail de Scarlot Harlot (pseudonyme de Carol Leigh, qui fut la première à revendiquer le terme sex worker, travailleur.se du sexe), ou celui de Betty Dodson (pour le coup beaucoup plus proche de la sexologie telle qu’on l’imagine mais de façon très pratique, avec des ateliers de masturbation, …), ou encore de la française Wendy Delorme *.
Lire l’article :
Sluts and Goddesses
Discours de sexpertes entre pornographie, sexologie et prostitution
dans le dossier La pornographie et ses discours
Plus de liens et ressources
• le film Slut and goddesses, de Annie Sprinkle
• Betty Dodson, la papesse de la masturbation, article de Elle
• Le film « Betty Dodson, a life of sex and art«
• L’épisode de The gool Lap (Netflix) avec Betty Dodson :
• Le film Too much pussy, d’Emilie Jouvet
Wendy Delorme a fait partie des 6 performeuses qui ont recréé la performance Public cervix exam d’Annie Sprinkle en 2010 pour ce film, incarnant ainsi la filiation de ce mouvement activiste