Le mouvement self-help, né dans les années 70 aux états-unis, cherche à redonner aux femmes du savoir sur leur corps. Connaissance de son anatomie, du cycle menstruel, de la sexualité, de la contraception… ce mouvement revendique la connaissance des femmes par elles-mêmes, au lieu de confier ce savoir aux seuls médecins gynécologiques.
J’ai déjà évoqué ici la nouvelle édition du livre Notre Corps, Nous-Même (Our Bodies, Ourselves), ouvrage phare de ce mouvement, qui présente des informations sur les femmes et leur corps.
Le podcast Let’s Chatte a consacré un numéro bonus à l’auto-observation.
On y entend des femmes au sortir d’un atelier d’auto-observation animé par deux femmes, dans lequel elles ont pu discuter, découvrir la vulve d’autres femmes*, mais aussi, pour celles qui le souhaitaient, explorer la leur et même l’intérieur du vagin et le col de l’utérus en plaçant elles-même un speculum dans leur vagin.
A écouter sur :
https://soundcloud.com/letschatte/lauto-observation
Pour en savoir plus sur le self-help :
• Un petit reportage sur RTL : qu’est-ce que le self help ?
• Le livre “Connais-toi toi-même, guide d’auto-observation du sexe féminin”
• S’ausculter la chatte pendant des ateliers d’auto-examen, un acte aussi militant que rassurant (article Madmoizelle)
A Caen, l’association Self Help Normandie propose régulièrement des ateliers d’auto-observation.
Toutes les infos sur www.facebook.com/selfhelpnormandie
Cette association propose également des soirées consacrées aux croyances limitantes dans la sexualité, ainsi que des ateliers “Ta meuf chez le gynéco”
* Cette question de l’apparence du corps, du sexe, et des complexes et visions négatives que l’on peut entretenir, me passionne.
Les ateliers que j’ai menés à Caen avec Corps Matière autour du corps, notamment la performance Musée de l’Homme, étaient également basés sur cette idée : pouvoir voir, et même observer de près, le corps nu d’autres personnes, est un moment rare et “empouvoirant”.
Sur cette question de l’image du sexe, voir notamment l’article de Slate sur Le front de libération de la vulve.
J’essaierai de faire un article consacré spécifiquement à cette question.
On se rappelle aussi de la performance artistique de Annie Sprinkle public cervix annoncement, en 1990, où, speculum ouvert dans son vagin, elle invitait le public à découvrir son anatomie. Cette performance a été rejouée de nombreuses fois ensuite. Ce qui fait dire à Annie Sprinkle que l’utérus est “une si belle création, mais la plupart des gens vivent toute leur vie et passent à côté de la chance d’en voir un. Au fil des ans, j’ai donné à des milliers de personnes cette rare opportunité“.
Pour certaines maladies liées à la sexualité féminines, comme le vaginisme, la méconnaissance de son corps est l’un des facteurs souvent associé – connaître son corps et son sexe représente donc une forme de prévention.
Photos de couverture © The vulva galery