Faire l’amour, c’est agréable, ce n’est que de la joie, du plaisir…
Enfin ça c’est la théorie – ou l’image dans les média.
En lisant un livre consacré à la communication dans le couple, l’excellent “Mais tu ne m’avais jamais dit ça !”, je réfléchissais aux outils nécessaires pour aborder et traiter cette émotion lorsqu’elle est liée à la sexualité.
Petites réflexions sexologiques à chaud.
Lorsque les peurs s’expriment au lit
Dans la réalité, la sexualité est chargée de tant d’enjeux individuels, sociétaux, d’injonctions, que la peur y est bien souvent présente. Quelques exemples de peurs liées à la sexualité :
– j’ai peur d’avoir mal car je ne suis pas assez lubrifiée
– j’ai peur qu’il trouve mon ventre trop gros
– j’ai peur de ne pas bander, ou de perdre mon érection
– j’ai peur d’éjaculer trop vite
– j’ai peur qu’elle me dise que je ne suis pas un bon amant
– j’ai peur qu’il me force à prendre son sexe dans ma bouche
– j’ai peur de lui parler de ce qui m’excite vraiment
– j’ai peur qu’elle me rejette, qu’il se moque de moi, …
Toutes ces peurs courantes, et bien d’autres encore, forment une part sombre de notre sexualité, ramifiée et intimement liée aux parties de nous qui souffrent, qui ont été rejetées, abusées, méprisées…
A la lecture d’un passage du livre consacré aux peurs, je réfléchissais aux différents niveaux sur lesquels je conseillerais d’aborder ces peurs :
L’acceptation
de ses ressentis, de ses émotions et de ses vulnérabilités
Le premier pas me semble celui-ci.
Avant même de traiter ces peurs, encore faut-il en avoir conscience, ne pas refouler systématiquement nos émotions difficiles lorsqu’elles se présentent. Dans l’éducation des garçons notamment, la négation des émotions (négatives comme positives) est un grand classique. A mon sens, le premier pas serait donc de se reconnecter à soi-même, à ses ressentis, à ses doutes et à ses fragilités.
Pour cela, la méditation en pleine conscience et l’autocompassion peuvent être d’une grande aide.
La communication intime et sexuelle
Une fois ces peurs reconnues, acceptées, le second pas serait sans doute d’en parler avec son ou sa partenaire.
Il est bien souvent compliqué, dans un couple, d’aborder ce type de peurs. Déjà parce que la peur engendre bien souvent de la honte – y compris face à un.e partenaire qui nous aime, il est parfois très difficile de parler sincèrement d’enjeux aussi intimes et chargés ! Nos fantasmes, nos désirs secrets, sont ainsi souvent chargés de honte.
Et puis au début de la relation, pendant la phase de fusion, tout allait bien, nos désirs s’accordaient, et les éléments négatifs étaient ignorés ou mis de côté ! Et lorsqu’ils ressurgissent quelques années après, nous sommes bien souvent gênés de dévoiler aussi tard une incompréhension, une peur, un comportement qui nous met mal à l’aise.
Et pourtant, parfois le seul fait d’en parler à cœur ouvert peut remettre des choses sur un chemin plus doux, et même permettre à l’autre de nous aider à guérir cette blessure.
Pour cette seconde phase, il existe des outils dédiés à la communication dans le couple – Communication Non Violente bien sûr, mais aussi Imago. Le livre dont je parlais, Mais tu ne m’avais jamais dit ça, est aussi un très bonne introduction à ces enjeux de la communication intime.
Cette phase peut être facilitée par un thérapeute de couple formé à ces enjeux.
La guérison des blessures intimes
Enfin, si certaines de ces peurs peuvent disparaître par l’échange, la communication, le dévoilement et par l’acceptation ouverte et bienveillante du ou de la partenaire, d’autres sont en lien avec des expériences traumatiques, des blessures, des événements de mon enfance.
Alors, une fois ces peurs verbalisées à son ou sa partenaire, il me semble qu’une aide extérieure est nécessaire pour aborder ces peurs là, afin de ne pas faire porter su l’autre la responsabilité de ma guérison.
Vu ma formation, l’EFT me semble l’outil le plus adapté pour trouver la source de ces peurs et les guérir, mais bien sûr toute autre thérapie peut être envisagée, depuis l’hypnose jusqu’aux TCC classiques jusqu’à une psychanalyse.
