Il faut savoir que la vulvodynie, la dyspareunie et autres douleurs périnéales concernent aujourd’hui près de 15 % des femmes au cours de leur vie. Et ces douleurs parfois insoutenables ont pour effet d’affecter profondément leur espace corporel, émotionnel et relationnel
Dr Pierre Marès
Gynécologie : à Nîmes, un service à la pointe de l’innovation pour traiter les douleurs pelviennes
Avoir mal au sexe – au niveau de la vulve ou du vagin – pendant les rapports sexuels, ou même tout le temps, est un trouble qui touche de nombreuses femmes.
Pourtant, on parle très peu de ces affections, qui restent encore un tabou. Et beaucoup de femmes sont perdues et ne savent pas où trouver de l’aide… petite revue de témoignages et quelques liens pour avancer dans la compréhension de ces problèmes.
Définitions : vaginisme, vulvodynie, vestibulodynie
Le vaginisme, une contraction qui empêche la pénétration, se soigne très bien
C’est une contraction réflexe, involontaire, des muscles du plancher pelvien, qui se produit lorsqu’il y a tentative d’insérer un objet dans le vagin. Aucune pénétration n’est possible, que ce soit pendant une relation sexuelle, ou pendant un examen gynécologique.
On parle de vaginisme primaire si c’est le cas depuis toujours, et de vaginisme secondaire si cette pathologie est apparue après un événement.
Le vaginisme n’est pas une maladie, mais un trouble sexuel. Il a un pronostic de guérison très favorable : le vaginisme se soigne très bien en général. Les taux de réussite du traitement sont de plus de 90%, n’hésitez pas à consulter un sexologue.
«La peur de la douleur est le premier symptôme chez ces femmes qui souffrent très souvent d’un manque d’information quant à leur propre sexe et à sa représentation. Elles pensent, par exemple, avoir un vagin trop petit pour accueillir un pénis. Des idées fausses qui activent une angoisse, voire une peur panique de la pénétration.»
Dr Véronique Bonniaud
Vaginisme : des solutions pour mettre fin à ce trouble sexuel
Éducation, connaissance de son corps et exercices corporels
La thérapie consiste dans un premier temps en une éducation pour mieux connaître son corps. En effet, de nombreuses conceptions erronées (comme la peur d’avoir un vagin trop petit pour accueillir un pénis) peuvent conduire à une peur de la douleur, au vaginisme, et à l’impossibilité de la pénétration.
Puis, par des exercices corporels adaptés et progressifs, la patiente peut mieux appréhender son corps (et à sortir du cycle infernal douleur > appréhension > tension > douleur) jusqu’à accepter une pénétration.
Comme pour la vestibulodynie, une éducation périnéale peut parfois être adaptée, elle sera faite par une sage-femme ou un.e kinésithérapeute spécialisée.
Note : dans un couple le vaginisme peut souvent être en lien avec la sexualité du partenaire (que ce soit simplement une méconnaissance de la sexualité, ou un manque d’assertivité, ou un trouble sexuel comme un trouble de l’érection ou une éjaculation précoce).
Et ce quel que soit l’ordre d’apparition : l’un joue sur l’autre et réciproquement. Et on peut bien sûr imaginer que cette impossibilité de faire l’amour peut abimer l’estime de soi et la libido des deux partenaires. Il peut être intéressant d’envisager une thérapie de couple avec un sexologue pour adoucir ces aspects relationnels.
Vestibulodynie : une douleur dès qu’on touche l’entrée du vagin
La vestibulodynie est une douleur intense, comme une brûlure ou une déchirure, causée par une pression à l’entrée du vagin. Notamment lors d’une pénétration sexuelle mais pas uniquement (insertion d’un tampon, examen gynécologique, mais aussi équitation ou promenade en vélo)
Elle provoque douleur pendant les rapports sexuels (dyspareunie), qui bien souvent deviennent impossibles. Mais elle peut également s’exprimer dans d’autres occasions quand quelque chose appuie sur la vulve.
Le principal test diagnostic consiste d’ailleurs à toucher simplement la vulve avec un coton-tige – si c’est douloureux, l’affection est bien là.
La vestibulodynie toucherait jusqu’à une femme sur 10 d’après certaines études.
Si la vestibulodynie provoque des difficultés pour atteindre l’orgasme, c’est surtout l’appréhension de l’acte sexuel qui peut à terme causer des troubles du désir.
Témoignages & blogs personnels
Un très bon blog : Ma Vestibulodynie et moi, qui vous donnera accès à de nombreux témoignages, conseils et informations sur la vestibulodynie et la vulvodynie.
Quelques épisodes de podcasts audio qui évoquent ces pathologies :
• Justine, qui témoigne de son vaginisme dans le podcast La Pastille
• Viviane, 25 ans, raconte son parcours avec le vaginisme dans Première et Dernière fois
• Marie sans filtre, qui raconte la vestibulodynie – elle a également écrit un article où elle explique davantage sa découverte de sa vestibulodynie.
• Shonah, qui parle de la vestibulodynie dans le podcast Cher Corps
Sur le site MadMoizelle, trois témoignages de femmes sur la vestibulodynie et la dispareunie, ainsi que sur Kombini un témoignage sur la vestibulodyine (d’une femme qui a retrouvé une sexualité satisfaisante).
Vulvodynie : pourquoi cette maladie de la vulve reste inconnue, sur Cheek
Sur Intagram, Debloquetashnek (informations et sensibilisation) et balancetonvaginisme (témoignages)
Liens & ressources professionnelles
• Les clés de vénus
Les Clés de vénus est une association qui regroupe des femmes souffrant ou ayant souffert de ces douleurs. On trouve de nombreuses informations sur le site, ainsi que la possibilité d’échanger avec d’autres femmes concernées.
Ces pathologies étant encore mal connues, l’association tient également un annuaire de professionnels formés pour traiter ces douleurs (pas mis à jour depuis longtemps).
J’adhère à l’association les Clés de Vénus depuis 2021.
Sur le site de la Société Francophone de Médecine sexuelle, un long article sur la vestibulodynie et les traitement possibles.
Des explications et pistes de traitement sur la vestibulodynie sur floravi (équipement pour la santé sexuelle des femmes).
Une recension des écrits concernant la réalité psychoaffective des femmes ayant une vulvodynie : Difficultés rencontrées et stratégies développées
Témoignages et articles grand public sur la vestibulodynie
Sur allodocteurs :
• Vaginisme, oser en parler pour guérir
• Vaginisme, vulvodynie, vestibulite, mais de quoi s’agit-il ?
Sur Miü : J’ai guéri de la vulvodynie, une maladie gynécologique trop peu connue
Un article (mitigé) sur WEDemain qui traite des recherches en cours sur le pouvoir antidouleur du clitoris et de la masturbation, ici dans le cadre d’une vestibulodynie