Dans le cadre de ma formation à l’IFPEC, je travaille actuellement beaucoup les différentes techniques d’EFT à Caen, pour libérer des émotions, mais aussi pour aborder les traumas.
Cet outil sera clairement utile dans un cadre de sexologie, que ce soit pour abaisser le niveau d’anxiété en cas de trouble sexuel, ou pour aborder les conséquences de psychotraumatismes passés.
Qu’est-ce que l’EFT ?
Les trois lettres EFT signifient Emotional Freedom Techniques – Techniques de libération émotionnelle. Cette technique, simple au départ, présente de nombreuses subtilités en pratique.
Si elle est souvent présentée comme une technique psychoénergétique, je préfère voir l’EFT comme une technique cognitive et comportementale, une thérapie d’exposition.
La méthode de base est simple : il s’agit de répéter des petites phrases (“j’ai peur en avion”) tout en tapotant des méridiens particuliers du bout des doigts. Le tapotement permet de baisser l’activation du système nerveux autonome.
Ainsi, on se connecte à ce qui nous active (par exemple nous fait peur, mais cela peut aussi être quelque chose qui nous fait honte, ou qui nous met en colère), tout en permettant au corps de se sentir en sécurité.
Avec ce principe, on peut défaire le lien qui s’était créé entre une situation (ici : prendre l’avion) et une émotion (la peur).
À partir de cette base très simple, il existe de nombreuses techniques et stratégies thérapeutiques qui permettent d’utiliser l’EFT pour de nombreux troubles. Y compris des techniques plus avancées comme la Réempreinte de la mémoire (Matrix Reimprinting)
L’EFT clinique, une technique simple pour traiter y compris des traumatismes profonds
La technique simple de l’EFT permet de traiter des petits blocages, mais aussi des traumatismes plus profonds.
L’EFT clinique, qui est enseignée à l’IFPEC, se base sur les recommandations globales sur le traitement du trauma, en s’appuyant notamment la théorie polyvagale de Stephen W Porges. Au final, elle partage des techniques et stratégies thérapeutiques avec les autres thérapies du trauma, comme l’EMDR ou la Somatic Experiencing.
Toutes ces thérapies passent par le corps, ce qui est désormais un consensus international pour le traitement du trauma (surtout si l’on considère le trauma comme un dérèglement du système nerveux).
Elles se basent notamment sur l’hypothèse de la consolidation de la mémoire : lorsque l’on se remémore un événement, celui-ci est réactivé. Il devient lors labile pendant quelques heures, puis doit être reconsolidé pour revenir dans la mémoire. Cette fenêtre permet de retravailler les souvenirs, de les adoucir, voire de terminer une action en suspens (pour la Somatic Experiencing).
Ce sont ces techniques plus complexes, plus lentes et plus douces, pour intégrer de nouvelles ressources internes et préparer un traitement du trauma, que je travaille actuellement.
L’EFT en cours de validation au niveau international
Depuis 2014, un consortium international a mis en place des études pour évaluer les effets de l’EFT sur le Stress Post Traumatique, ainsi que sur la dépression ou l’angoisse, symptômes liés.
Les résultats de ces études et de méta-analyses des différentes études publiées montrent un effet probant de l’EFT sur sur ces différents troubles.
(cf le traitement du stress post-traumatique validé en 10 séances d’EFT ou moins)
Sur la base de ces études, le National Institute for health and Care Excellence, au Royaume Uni, a également lancé des recherches concernant l’EFT – recherches en cours, dont on attend encore les conclusions.
Cf Un grand pas de plus au Royaume Uni pour la reconnaissance de l’EFT